Comme prévu, aujourd’hui était la première journée de packraft. Qui dit première journée dit pas mal de temps de préparation, pour expliquer comment on gonfle, comment on installe les bateaux, comment on met le matériel à l’intérieur des bateaux etc. Et puis un rapide petit briefing sur la sécurité.
On est partis vers 10h30, pas très tôt, mais pour une première journée où il y a tout à remodeler pour s’adapter à cette nouvelle discipline, c’était correct. Au début il y avait pas mal de petits obstacles mais qui passaient plutôt bien.
Et puis vers 12h30, il y a eu un peu moins de 100m de gros obstacles avec des gros blocs, des gros troncs coincés et des rapides difficilement franchissables. Donc on a dû replier les bateaux, tout remettre sur le dos et tailler la route dans la forêt, Il a fallu monter un peu, trouver un chemin, et c’était pas évident parce que c’était plein de bambous et de rotin, difficiles à couper et plein de piquants, verrouillant le passage.
Ça a pris un peu de temps. On a fait passer les sacs, on a regonflé les bateaux et tout réinstallé. On est repartis sur l’eau vers 15h.
On a pagayé encore 45 mn et puis on s’est pris une grosse pluie, donc on s’est mis un peu à l’abri sous les arbres, mais ce n’était que de courte durée car la pluie a rapidement traversé les arbres. On est restés 1h à poireauter, et il faisait très froid, donc certains ont sorti les gore tex et d’autres ont sorti des bâches.
Quand la pluie a baissé en intensité, on s’est dit que ça valait peut être la peine de repartir. On a navigué sur une rivière qui avait pris 5cm de haut avec la pluie et qui était toute marron, on ne voyait plus rien des hauts fonds, des blocs sur lesquels on se retrouvait arrêtés net en plein milieu d’un rapide.
On a quand même pas mal avancé, jusqu’à un moment où on a regardé la carte, et on s’est dit qu’on était vraiment tout prêt d’un passage où l’eau allait a priori passer sous terre, puisque les lignes de niveau montraient qu’il y avait une montagne sur le chemin de la rivière. J’ai proposé à l’équipe d’aller jusque là, pour que le lendemain matin on ait tout de suite à faire du portage, puis du bateau.
Au final, on a fait 300m et on s’est aperçu qu’on avait traversé la fameuse petite montagne sur la carte, sans avoir besoin de sortir des bateaux, sans encombre, ce qui est plutôt cool.
On est installés juste après ce petit monticule, sous la pluie, ce n’est donc pas forcément le bivouac le plus sympathique, mais on est sur un terrain assez plat, donc on a monté notre campement facilement.
Il n’y a plus d’abeilles sur ce campement. Elles nous ont vraiment cassé les pieds ce matin, trois espèces différentes, on s’est fait piquer plusieurs fois. J’ai le bras qui enfle depuis ce matin et ça fait très mal.
Pour ce qui est de l’évolution des bobos, Ime va mieux, il a moins sollicité son pied puisqu’il était sur le packraft. Antoine, Jamyl et Bagus ont des mycoses qui progressent pas mal, et moi ça y’est j’en ai aussi.
Je me suis fait dévoré par les fourmis, y’a toujours un truc qui te rend la vie un peu plus compliquée, faut toujours fermer tout, mettre le pantalon dans les chaussettes, mettre le tee shirt dans la ceinture, etc. La grande classe si on devait se montrer comme ça en France ! Mais ici c’est un moyen de survie.
Nous avons observé notre premier varan et une dizaines d’hydrosaures qui sont apparus au milieu du parcours. Maintenant, il y en a tous les 50m qui sautent partout.
L’idéal serait que demain il fasse beau parce qu’on va rejoindre assez vite l’affluent principal de la Lasolo et une fois qu’on sera dans ce torrent il y aura plus d’eau, donc on va moins racler le fond, parce qu’aujourd’hui on a beaucoup frotté les bateaux. D’ailleurs à ce propos, j’ai un trou dans mon bateau, mais il existait avant. On l’avait réparé à Kendari, mais il est mal placé, ça tire dessus à chaque fois et je perds beaucoup d’air.
Une fois qu’on sera sur ce gros affluent, on va le descendre sur au moins 3h, et puis on va s’arrêter sur une berge avec a priori une jolie petite plage, un petit peu d’arbres et la prairie de l’autre côté. L’idée si tout va bien et qu’on avance bien demain matin, serait que demain après-midi on trace notre route à travers la prairie pour rejoindre la rivière Lasolo, et la confluence d’une autre petite rivière de la Lasolo, où on ferait notre campement et sans doute au moins un jour de repos.