Matarombeo, ou la jungle dans toute sa splendeur

Dernière partie du récit de notre mission du printemps en Indonésie, que l’équipe de Naturevolution a mené avec des écovolontaires et ses partenaires locaux pour mettre en place différentes actions de conservation dans les karsts du Konawe. Après avoir sillonné les îles de la baie de Matarape en quête d’un monde sans plastique (#utopie) et riche en récifs coralliens (#YesWeCan), nous avons terminé notre mission par une prospection dans les mangroves et une incursion dans le plus perdu des mondes : le karst de Matarombeo. Extraits.

Prospection dans les mangroves

C’était un des objectifs de la mission : réaliser une première prospection dans les mangroves des rivières qui s’écoulent du massif karstique de Matarombeo, un des chateaux d’eau de la région, afin d’identifier des sites propices à la réalisation de la future expédition scientifique Konawe 2018.

Il y a quelques semaines, la présence de dugongs, mammifères marins herbivores que l’on trouve de l’Australie jusqu’à la côté orientale de l’Afrique, et que nous pensions pouvoir trouver dans la région, était confirmée par les pêcheurs locaux (lien vers l’article en indonésien). Une prospection approfondie sera menée lors de l’expédition pour recueillir le maximum de données sur la présence de cet animal emblématique, mais gravement menacé par la pollution générée par les mines et les plantations, ainsi que par le traffic des bateaux de pêche. Des données solides sur la répartition de l’espèce à cet endroit fourniraient un argument de poids pour la protection du littoral du Konawe, car les dugongs bénéficient d’un haut statut de protection en Indonésie.

Découverte du massif de Matarombeo

Finalement et au plaisir de tous, notre mission incluait un passage par le massif de Matarombeo. Matarombeo, c’est le monde perdu inaccessible par excellence mais que nous rêvons tous de découvrir. C’est surtout la clé de voute du programme de conservation de cette région immense, puisqu’il s’agit des forêts les plus intactes du Sud-Est de Sulawesi (voire de l’île entière). Son relief spectaculaire est lui aussi de nature à générer des arguments en faveur d’une protection du massif en parc national.

Imaginez l’approche : niché sur une longue pirogue qui file au ras de l’eau, vous remontez la rivière en pleine nuit. Seule la lune éclaire la scène. De part et d’autre, de gigantesques constructions végétales éclairées à contre-jour laissent imaginer des arbres immenses couverts de lianes, où dorment macaques et hydrosaures. La jungle dans toute sa splendeur nocture. Les mythes de notre conscience collective moderne, de Malraux à Coppola, en passant par Conrad, se réveillent et murmurent à vos oreilles pendant tout le trajet.

Notre mission (et nous l’avions accepté !) : partir à la découverte des peintures rupestres du massif et y installer des panneaux de sensibilisation. Une signalisation nécessaire, car si l’endroit est très peu fréquenté (un bel euphémisme), ces peintures exceptionnelles ont été récemment dégradées par des graffitis du genre vulgaire.

Peintures ruprestres du massif de Matarombeo

___

Retrouvez nos articles précédents sur cette mission : le premier volet autour de la gestion du plastique, et le deuxième autour du suivi des récifs coralliens.

Si vous aussi vous rêvez de partir à l’aventure et d’œuvrer pour la conservation de ce monde perdu, vous avez la possibilité de rejoindre l’une de nos missions écovolontaires en Indonésie.
Lectures recommandées le soir dans la tente : La voie royale de Malraux, et l’exceptionnel Au cœur des ténèbres de Conrad ;-)

Mise en place de panneaux de sensibilisation avec les écovolontaires de la mission

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

8 + dix-sept =