Jour 9 – Journée de retour à Kendari

Par Mélanie Lepenant.

Dernier réveil au camp. Je suis réveillée par des explosions de rire. Que se passe-t-il donc ? Je me lève et trouve la réponse en regardant Vincent et éclate de rire à mon tour. Son visage est complètement difforme, il s’est fait piqué sous l’œil par une abeille géante la veille et tout un côté de son visage est gonflé lui donnant un drôle d’air des steppes. Nous démontons, rangeons tout le matériel et chargeons les véhicules. Nous nettoyons tous les déchets non organiques laissés derrière nous et prenons la piste vers 8h. La première difficulté ne se fait pas attendre. Après avoir traversé le premier pont à 30 mètres du camp, les véhicules peinent à remonter la pente de boue. C’est le temps pour les conducteurs de se refaire un peu la main sur cette piste capricieuse. Finalement, malgré quelques difficultés nous n’aurons pas besoin de ressortir la chaîne pour sortir les véhicules de la glaise. Nous récupérons les deux caméras pièges en chemin et le trajet se fait si bien que nous arrivons à la maison d’Andi, à Walandawe, vers 14h30. Nous nous questionnons alors sur le fait de continuer notre chemin directement vers Kendari car il est encore relativement tôt et Vincent et Mélanie doivent repartir deux jours plus tard en avion et ont beaucoup de choses à préparer au bureau de Naturevolution Indonesia. Après discussions avec toute l’équipe, il est collectivement décidé de continuer notre route. L’un de nos conducteurs, Irma, ne nous accompagne pas mais c’est Bagus qui prend le volant à sa place tandis que les autres véhicules sont conduits par Andi, Sapring et Vincent. Vincent et Bagus partent en tête, un peu en avance, pour arriver le plus vite possible. Le trajet se passe bien si ce n’est un petit accident en cours de route entre deux de nos véhicules qui se solde par de la tôle froissée. Nous arrivons à Kendari vers 22h30. C’est le soulagement pour tout le monde, le trajet a été vraiment long ! Nous passons un dernier moment ensemble avant que tout le monde ne rentre chez soi se reposer. C’est bien mérité !

Au final, en neuf jours de missions, et grâce à l’aide et l’expertise d’une équipe de 14 personnes dont cinq chercheurs de l’Université Halu Oleo, de nombreuses poteries et grottes ont été découvertes, des échantillons d’eau et de poissons ont été prélevés, des centaines de photos de faune ont été réalisées et de nombreux témoignages ont été entendus. Les résultats de l’analyse de ces données seront dévoilés d’ici à la fin de l’année 2024. Il est toutefois à noter qu’une rapide analyse du pH de l’eau du lac indique que celui-ci est exceptionnellement acide. Il est donc fort à parier que les organismes qui y vivent soient relativement spéciaux. La suite de cette aventure consiste maintenant à la publication des résultats des travaux des scientifiques et l’utilisation de ces résultats pour demander une protection rapide du secteur. Grâce aux données archéologiques et anthropologiques préliminaires, le département d’archéologie de l’Université Halu Oleo est déjà en cours de dépôt d’une demande auprès du chef de la régence de Konawe (dans laquelle le lac Hiuka s’inscrit) pour une mise en protection en tant que site patrimonial culturel. D’autres études seront également réalisées dans les temps à venir, notamment hydrologiques, pour déterminer les voies d’évacuation de l’eau du lac.

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