Jour 4 – Exploration de la grotte de Tadoloiyo et découvertes naturalistes

Par Mélanie Lepenant.

Ce jour-là, une équipe composée de Vincent, Sandy, Dodi, Bagus, Rindhang, Mélanie et Ahrmad, notre guide, part en direction d’un gouffre repéré sur les images satellites par Vincent, et de la grotte de Tadoloiyo, mentionnée par les habitants de Walandawe. Après avoir été déposés aussi près que possible avec les pick-ups, nous continuons à pied le long de la rive sud du lac, en suivant un chemin ouvert par les chasseurs. En atteignant une zone de jonction entre les sols ultramafiques et karstiques, nous découvrons une doline avant de grimper le karst et d’entrer dans la forêt. En chemin, nous trouvons des plants de bégonias que nous suspectons être une nouvelle espèce ; nous en prélevons des échantillons.

Nous atteignons une prairie partiellement inondée et y trouvons les restes d’un ancien campement. Tandis que Vincent fait voler son drone, notre guide trouve un autre passage pour traverser la prairie, bien que certains s’inquiètent des pythons présents dans l’eau. Après avoir traversé de nouvelles zones karstiques, nous arrivons à une vaste prairie où nous découvrons plusieurs mares d’eau en cours d’assèchement. Nous prélevons des poissons à l’aide d’une technique originale : utiliser une casquette, ce qui allie rafraîchissement et pêche.

Soudain, nous apercevons le massif calcaire de la grotte de Tadoloiyo, un véritable gruyère naturel avec des galeries s’ouvrant de toutes parts. Le sol est humide et argileux, et nous y trouvons des empreintes d’animaux (anoa, varan, suidé), des ossements, des tessons de céramique, ainsi que des poissons encore vivants dans les flaques. Une autre petite grotte, essentiellement remplie d’eau, recèle une mandibule prise dans un plancher stalagmitique. Des traces d’aménagement sur le plafond laissent penser que la grotte servait à suspendre du gibier. Plus loin, un petit étang témoigne du lac qui recouvrait la zone en saison humide. Vincent observe des cigognes, des aigles et des busards au-dessus de la prairie.

L’après-midi avançant, nous décidons de ne pas rejoindre le gouffre repéré par Vincent, qui s’avère être un lac. Malgré l’envie d’installer un campement aux abords de Tadoloiyo, le temps nous manque. Nous repartons à 16h, assoiffés, les petits cours d’eau repérés le matin s’étant asséchés. En chemin, nous découvrons des restes de cerf rusa, probablement laissés par des chasseurs. Les paysages sont magnifiés par la lumière de fin de journée, et Vincent en profite pour faire quelques images avec le drone. Nous rejoignons finalement les véhicules à 18h, fatigués, mais réconfortés par un café et un bon dîner au camp.

Pendant ce temps, Ibu Sifa a passé la journée à interroger la communauté de Walandawe sur leurs liens avec le lac, leurs traditions et leurs moyens de subsistance. Elle apprend que les parcelles déboisées à l’orée de la forêt sont destinées à des plantations de poivriers, une initiative visant à contrer l’installation de mines de nickel. L’équipe de Pak Aslan, elle, s’est concentrée sur les poissons collectés la veille.

Nous terminons la soirée sous les étoiles, le groupe électrogène fonctionnant tant bien que mal, tandis que le chargement des batteries du drone nous cause quelques inquiétudes.

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