Activités environnementales

Naturevolution initie et mène, avec ses partenaires, un certain nombre de projets dont la visée principale est la préservation, la protection et la restauration des écosystèmes naturels et des espèces animales et végétales qui s’y trouvent.

Création d’aires protégées

Naturevolution promeut, initie et soutient la création de nouvelles aires protégées dans les pays où elle agit.

À Madagascar, Naturevolution a inscrit dès 2011 le massif du Makay sur la liste des aires protégées potentielles du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEED) de Madagascar, et a rencontré les autorités nationales et locales afin de valider la proposition. Puis nous avons effectué un zonage géographique du massif (définition des zones tampon et noyaux durs) en fonction de son état de dégradation, de sa sensibilité et des menaces auxquelles il fait face.

La Nouvelle Aire Protégée du Makay a vu le jour en 2015 et a été officiellement actée deux ans plus tard. Le massif du Makay a été simultanément inscrit au patrimoine culturel de Madagascar pour ses peintures rupestres. L’association créée pour la protection du Makay, Naturevolution Madagascar, en a été officiellement reconnue gestionnaire et assure depuis le suivi du dossier afin d’obtenir le plus rapidement possible le statut d’aire protégée définitive et sa classification. L’aire protégée est dotée d’un site internet dispensant une information sur le Makay, sa biodiversité et ses habitants, la gestion de l’aire protégée, ainsi que des informations pratiques pour les visiteurs.

Discussion chef de village
A l’arrivée dans les villages, la rencontre avec le chef est toujours une bonne occasion de se renseigner sur les us et coutumes de la région. Beronono, massif du Makay, Madagascar.

En Indonésie – Naturevolution se mobilise pour la protection de la plus grande forêt primaire de l’île de Sulawesi. Située dans la zone biogéographique de la Wallacea, d’importance comparable à Madagascar et aux Galapagos, le sud-est de l’île de Sulawesi abrite une vaste zone encore largement sauvage et très peu perturbée par l’homme qui constitue un véritable refuge de biodiversité abritant plus de 100 espèces figurant sur la liste rouge de l’UICN. Ces milieux naturels font face aujourd’hui à une intensification des pressions anthropiques du fait de l’expansion des industries minières et des plantations commerciales. Avec notre réseaux de partenaires locaux et en concertation avec les institutions indonésiennes, nous travaillons à la création d’une vaste aire naturelle protégée dans cette région.

Le massif de Matarombeo, Nord Konawe, Sulawesi, Indonésie
Les sommets du massif de Matarombeo au sud-est de l’île de Sulawesi

Surveillance et suivi écologique des espaces naturels vulnérables

Qu’ils soient protégés officiellement ou non, les milieux naturels sont dégradés quotidiennement, leur superficie diminue d’année en année et leur biodiversité est en péril. Dans certains cas de biotopes particulièrement riches et fragiles, tels que les forêts tropicales ou les récifs coralliens que l’on pourrait qualifier de forêt tropicales sous-marines, il est indispensable d’associer aux actions de développement économique et social des actions de surveillance et de suivi scientifique afin notamment de mesurer l’évolution des dégradations et l’impact des différentes actions de conservation et d’aide au développement.

Dans le massif du Makay à Madagascar comme dans le baie de Matarape en Indonésie, nous avons mis en place des équipes de gardes forestiers et de plongeurs afin d’assurer des missions de surveillance tout au long de l’année. Ces missions menées en binôme nous permettent d’être informés à la moindre alerte imposant des actions d’urgence telles que des invasions d’Acanthasters ou des feux de forêt, mais aussi de garder une présence constante sur le territoire. Il convient de préciser que ces « patrouilles » d’écogardes n’ont aucune portée répressive mais visent uniquement à rendre compte des évènements et à sensibiliser les éventuels contrevenants.

Par ailleurs,

Actions d’urgence

Parce que les écosystèmes sur lesquels nous travaillons préservent une biodiversité unique et sont pour elle parmi les derniers refuges, lorsqu’une alerte est lancée sur l’un ou l’autre, nous nous devons de réagir. Nous mettons pour cela en place actuellement des cellules d’urgence capables d’intervenir au pied levé. S’il s’agit d’une alerte de feux de forêt par exemple, l’objectif est de pouvoir envoyer sur place – quelque soit l’endroit touché – une équipe capable de limiter la propagation des feux. De même, en cas d’invasion d’Acanthasters, il s’agit de pouvoir envoyer immédiatement sur place une équipe de plongeurs qualifiés afin de limiter les destructions du récif. Nous travaillons à cet effet conjointement avec des chercheurs de l’IRD à Nouméa, spécialistes de cette problématique, qui forment une équipe de plongeurs bénévoles locaux aux techniques d’éradication de cet animal invasif et particulièrement destructeurs des coraux.

Sensibilisation environnementale

Nous avons également conscience qu’une bonne part des agissements néfastes pour l’environnement dans les régions dans lesquelles nous travaillons, souvent retirées et enclavées, sont, au-delà de la raison économique et des besoins quotidiens des populations locales, le fait d’un manque d’éducation et de sensibilisation, mais aussi d’un manque de connaissance de la fragilité des habitats naturels, et notamment des conséquences à long terme de leur dégradation. Ainsi, chacun de nos projets comporte une part d’actions de sensibilisation à la fragilité et à la richesse particulière des forêts primaires et des récifs coralliens, aux interactions entre les espèces et aux liens de causalité entre la disparition des forêts et l’aggravation des sécheresses, celui entre la disparition des coraux et la raréfaction des poissons, etc. Nos actions visent aussi à former les populations locales, et notamment les plus jeunes ainsi que les usagers directs des milieux naturels concernés (chasseurs, éleveurs, pêcheurs, etc.), aux alternatives aux pratiques néfastes et destructrices, telles que la culture sur brûlis ou la pêche à la dynamite, et à la gestion durable de leurs ressources naturelles.

Activités pédagogiques avec les enfants du Makay
Activités pédagogiques avec les enfants du Makay

Dans la baie de Matarape en Indonésie, nous avons posé les bases d’une stratégie intégrée de protection des récifs coralliens comprenant sensibilisation, actions de plaidoyer auprès des autorités, intervention sur les espèces invasives et restauration de récifs coralliens.

Ecovolontariat pour la préservation des récifs coralliens. Indonésie.
Situés au cœur du Triangle de Corail, les récifs coralliens de la baie de Matarape sont parmi les plus riches de la planète.

Restauration d’espaces dégradés

L’objectif de nos actions de restauration des espaces dégradés est de réduire, voire de stopper, la déforestation et la dégradation des forêts primaires ainsi que la perte de biodiversité, la diminution de la fertilité des sols, la baisse du niveau d’eau et des précipitations mais aussi les émissions de gaz à effet de serre qui en résultent.

Plateau de Behetaheta
Le plateau de Behetaheta, autrefois recouvert d’une vaste forêt sèche, est aujourd’hui une savane avec seulement quelques reliquats de forêt. Massif du Makay, Madagascar.

Pour créer des corridors forestiers reliant les différentes forêts fragmentées et permettre ainsi aux espèces présentes un brassage génétique suffisant pour assurer leur survie à long terme, nous sensibilisons les populations locales sur le rôle des forêts et l’impact des feux de brousse sur leur quotidien. Aucun programme de reforestation n’est prévu actuellement au sein de l’aire protégée Makay, où nous avons choisi de laisser faire la nature via un reboisement passif.

En revanche, pour permettre aux populations locales d’avoir toujours du bois de construction et de cuisine tout en évitant la surexploitation des forêts primaires, nous replantons des essences adaptées aux abords des villages. Les premières actions de reboisement ont démarré en 2011 avec la définition de zones prioritaires et l’installation, dans le Sud Makay, des premières pépinières gérées par des villageois formés par nos soins. Interrompues en 2014 suite à un manque d’implication des pépiniéristes locaux et un manque de présence de Naturevolution sur le terrain, le projet voit de nouveau le jour en 2019, après 4 années de présence régulière sur le terrain, via un vaste programme de reboisement autour des villages.

Défrichement pour créer les pépinières du Makay
Villageois et écovolontaires réunis pour le défrichement préalable à la création des nouvelles pépinières du Makay