Quand zébu, zébu soif

Le zébu (Bos taurus indicus) est un bovidé domestique descendant d’une sous-espèce indienne de l’aurochs. Il trouverait son origine dans les steppes du grand désert de l’Iran et aurait été domestiqué à Mehrgarh depuis 8 500 et 6 000 ans. Il aurait migré par la suite vers la Mésopotamie et l’Afrique via l’Arabie au cours du 2e millénaire av. J.-C. Ses capacités d’acclimatation lui ont alors permis de s’adapter à l’assèchement progressif d’une partie du continent. Une autre hypothèse penche pour une arrivée plus tardive de zébus indo-pakistanais amenés dans la corne de l’Afrique par les Arabes. Cette thèse est appuyée par des recherches sur la génétique moléculaire qui montre une diffusion rapide des gènes de zébus dans les populations autochtones. On le retrouve finalement dans la grande île dès le 5ème siècle et il occupe aujourd’hui plus de 90% du cheptel bovin malgache.

Les formes et/ou les dimensions du bœuf peuvent être variables mais le zébu se caractérise plus par de longues cornes, une bosse adipeuse au niveau du garrot ainsi qu’une extension caractéristique de la peau sous la gorge. Cette peau ample, voire lâche sous le cou augmente la surface, permettant un meilleur échange thermique. La bosse graisseuse constitue quant à elle une réserve calorique qui leur permet de supporter des périodes de « vaches maigres ».

Il est élevé par les agriculteurs, pour son lait, pour sa viande, son cuir et comme animal de trait. Les cornes de zébus sont utilisées pour faire des manches de couteau. Elles sont préférées aux cornes de bœuf, car elles sont plus grandes.

A Madagascar, le zébu occupe un rôle important tant dans la vie des individus que pour les collectivités. Bien que la taille parfois imposante de certains bœufs puisse flatter les propriétaires, les malgaches accordent cependant beaucoup plus d’importance aux formes des cornes ainsi qu’aux dessins des robes des bovidés. Le sport national est le « savika », sorte de tauromachie sans mise à mort du zébu. Le principe est de s’agripper avec ses mains sur la bosse du haut du dos du zébu et d’utiliser ses jambes comme des ressorts pour éviter de se faire piétiner par les pattes du zébu. Ce sport est dangereux. Ceux qui le pratiquent sont appelés les « zébus boys ». La pratique du vol de zébu peut aussi être considéré comme un sport national tant elle est répandue.

Le zébu constitue pour le peuple malgache la principale richesse et représente un excellent placement, pour eux beaucoup plus sûr et pratique qu’une banque.

Pour en savoir plus, retrouvez notre article spécial « zébu ».

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