Fin de la (très) longue approche

18 novembre 2010 , Tsivoky (21°17’46’’ S – 45°22’47’’ E)

«Alors J.Jacques, comment s’est passé votre vadrouille ? – On s’est éclaté !!!»

Nous venons de retrouver le groupe de biologistes qui était parti de leur coté le 14 novembre sur la piste de Ranohira-Beroroha, afin de prospecter la forêt d’Antsoha. L’objectif ? Y mener des travaux de recherche préparatoires pour l’expédition de janvier 2011. Malheureusement, l’équipe n’a pas pu franchir un passage difficile sur une rivière et a du improviser un campement sur les rives. Mais les environs, même dégradés, sont restés assez naturels et les chercheurs ont eu matière à s’occuper.  
Par exemple Tanguy l’ichtyo a trouvé son bonheur avec quelques gobidés (poissons autochtones), J.Jacques l’ornitho a trouvé un site de nidification de la glaréole malgache, un oiseau menacé (plusieurs nids actifs), Elodie l’herpétologue a effectué ses premiers contacts avec les grenouilles et les reptiles locaux. De nombreuses rencontres avec des lémuriens nocturnes dont en particulier des microcèbes (plus petits primates du monde), un chéirogale et un mirza. Un bémol tout de même : à part 3 espèces intéressantes et 18 engoulevents (oiseaux nocturnes) la première nuit, Vincent le spécialiste des chauve-souris est ressorti du site plutôt frustré et bredouille, ceci malgré la configuration favorable de l’environnement.
Sinon, les membres de l’équipe ont appris à se tailler des baignoires dans le lit de la rivière asséchée pour trouver de l’eau et le «RedBull de la brousse» (boisson à base d’écorces d’arbres récoltés sur place) préparés par les malgaches les a bien requinquer.

Nous reprenons la piste (et quelle piste !) pour une dernière étape en 4×4, au grand soulagement de l’équipe, particulièrement des chercheurs qui commencent à piétiner sérieusement. Destination : Tsivoky, le village depuis lequel nous partirons à pied pour le camp de base.

La réorganisation du convoi m’amène à quitter Richard, chauffeur d’une cinquantaine d’années attendrissant, plein de gentillesse. Je continue avec J.Pierre, une personnalité très différente au parcours très particulier.
Né à une quarantaine de kilomètres de Beroroha, Jean-Pierre est d’une fratrie de 8 enfants. Vers 4 ans, il fut envoyé chez sa grand-mère à Tuléar pour effectuer sa scolarité. Il ne reviendra dans son village natal que 26 ans plus tard et y vivra quinze ans en chassant le crocodile pour sa peau (vendu au cm). Aujourd’hui, il est chauffeur, le seul de la fratrie à vivre encore à Madagascar, marié avec 3 enfants. L’une de ses sœurs veut prendre avec elle son fils aîné à La Réunion… pour sa scolarité.

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