Entrée en terre Bara

Beau sourire en terre Bara

Beau sourire en terre Bara

Mercredi 6 janvier 2010

Ce matin nous avons repris les 4×4 pour arriver rapidement sur les rives du fleuve Mangoky. Ce fleuve, le plus grand de Madagascar, ne peut se traverser en 4×4 bien sûr et il ne présente pas non plus de ponts. Il faut donc emprunter les bacs. Mais en pleine saison des pluies, trois difficultés se présentent. D’abord, il faut arriver à rouler sur le fond sablonneux et mou de la partie la moins profonde du fleuve jusqu’à atteindre le bac. Ensuite, il ne faut pas râter les deux rampes raides qui permettent de monter sur le bac. Lorsque les voitures montent, on a l’impression qu’elles sortent directement de l’eau. Sur des planches placées presque à 45°, les manœuvres sont délicates et impressionnantes. Enfin, c’est au pilote du bac de jouer et de placer son bac avec le bon angle pour ne pas se faire emporter dans le courant puissant. Bref tout cela prend un temps fou. Le bac ne prenant que 2 voitures à chaque fois, il nous a fallu trois rotations et plus de 4 heures pour passer tous les véhicules de l’autre côté.

Une fois à Beroroha, nous avons pris un bon repas rapide chez la soeur de Max sous une chaleur incroyable.

Puis le temps pressant, nous avons chevauché à nouveau nos montures Toyota pour affronter une des plus grosses incertitudes de notre voyage: la rivière Makay. Allait-elle nous laisser passer? La Makay récupère les eaux de toute la partie sud du massif du Makay. Il va sans dire donc que lorsque des orages grondent sur le massif, il ne fait pas bon rester dans les parages de cette rivière. Malheureusement son franchissement était pour nous, tout simplement indispensable. Le village que nous projetions d’atteindre était encore loin et, sur l’autre rive. Nos chauffeurs ont commencé par traverser plusieurs fois la rivière à pied pour repérer et jalonner celle-ci de roseaux qui fonctionneront comme des bornes pour guider les véhicules une fois dans l’eau. Puis ils ont appelé un troupeau de zébus aux alentours et les ont fait piétiner ce parcours afin de tasser le sable au fond de l’eau. Suite à cela, Tolo, notre chauffeur éclaireur a tenté le coup et est passé à fond de gaz sans trop de problème. Les autres ont suivi rapidement. Enfin rapidement… tellement rapidement que c’est seulement à 17 heures que nous avons pu reprendre notre route. Là encore des images qui ne manquent pas de piments…

La piste a continué de manière assez chaotique jusqu’au village de Makay Kely (c’est à dire « Petit Makay »). Nous avons bien failli nous renverser quelques fois et 2 de nos voitures sont déjà bien abimées. Le soir venu, une souche mal placée a en effet enfoncé une portière sur l’un d’eux et arraché un bout d’aile sur l’autre. Nous avons atteint le village la nuit déjà bien avancée et décidé de poser le campement non loin de là dans une jolie forêt. Les chauffeurs n’ont pas semblé ravi que nous nous arrêtions là car Makay Kely est considéré comme LE village dahalo par excellence. Autrement dit c’est le plus fameux repère de voleurs de zébus de la région, individus hors-la-loi craints par toute la population malgache.

Bien qu’épuisé, l’ensemble de l’équipe s’est ranimé dans cette nature tant attendue. Tous accouraient au moindre appel pour voir le premier boa, le premier microcèbe (petit lémurien nocturne) et autres insectes en tout genre…. Le sommeil n’a cependant pas tardé à rattraper tout le monde.

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