La légende de Brutus

4 décembre 2010


Peu avant l’aube, Dany se prépare à survoler le lac pour un repérage croco. Décidément, il intrigue, ce Brutus ! Faut avouer qu’il est quand même relativement peu commun d’avoir ce genre d’énergumène dans son voisinage… Certains se demandent s’ils ne l’inviteraient pas à un barbecue, ce reptile, histoire d’agrémenter le riz-haricot salade de choux quotidien (néanmoins ingurgité avec grand plaisir !).

Je pense que notre ami Brian va finir par changer de profession. Dans sa prospection de ce jour, en plus de rapporter un certain nombre d’insectes des plus variés, coordonnées GPS à l’appuis, il nous parle d’un site recouvert de fragments de poteries, environ un demi millier d’après ses dires. Ce qui est dommage, c’est que nos spécialistes archéo sont tous sur un autre site bien loin de notre Camp des Palmiers.

Pris au jeu pour aider Brian, tous ceux qui mettent la main sur un insecte diurne ou nocturne le lui rapporte pour une étude. Évidemment, il en connaît la plupart, mais nous parvenons parfois à l’étonner. En fait, je ne sais pas si c’est la bestiole elle même ou le fait qu’on arrive à la capturer… Personnellement, je pense lui avoir fourni : une fourmi que je trouvais particulière, un névroptère, une fourmi-lion, deux scorpions, trois mante-religieuses, une longicorne, une cigale, un scolopendre…

Quant à nos botanistes, ils décident d’aller prospecter dans les canyons afin de dresser un rapide inventaire des espèces existantes. Ils en reviennent surpris de voir le palmier Ravenea rivularus si présent, et même envahissant. Ils ont aussi relevé 2 autres espèces déjà existantes dans les massifs de Itremo et Isalo, voisins de part et d’autre du Makay, ainsi que des espèces de plantes propres au massif. En comparant divers canyons, il s’avère que tous ont la même composition floristique (palmiers, pandanus, roseaux, poivriers sauvages, sclevias (feuilles coupantes)… L’avantage de cette dernière est qu’elle forme une barrière dissuasive contre l’homme. Seul le feu peut arriver à la franchir ; serait-ce l’une des raisons des nombreux brûlis ?…

L’équipe film est soumise à rude épreuve. Ils sont installés, ou plutôt accrochés à la paroi au-dessus du lac à Brutus, pour tenter de le filmer et faire des plans d’approche d’Evrard (chef d’expé), de Jean-Pierre (le traducteur malgache qui accompagne Evrard), de Vince et Richard (les chasseurs de croco).

A noter que les équipes sécu-grimpe et accro-film ont fait un bon boulot afin de permettre à qui que ce soit de descendre les 60m de rappel pour atteindre la berge du lac. Pour l’anecdote, il est amusant de voir Vince le chasseur de croco appréhender la descente, quelque peu… tendu (mais avec le sourire !).

Passer la journée à cet endroit est déjà une belle performance ; la température à l’ombre est d’un bon 45°C. Le soir au campement, tous sont cuits avec 2 ou 3 coups de chaud à la clef mais cela n’empêche pas une partie de l’équipe film et sécu-grimpe de repartir pour tenter de filmer et sortir Brutus de son lac. Longue attente à l’affût…

En fin d’après-midi, un autre orage éclate, mais bien moins costaud que celui de la veille, et on ne s’en plaindra pas…

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