Retour à la civilisation

S’en est fini de la vie sauvage… Retour à la réalité.

Dernier lever de camp, efficace, presque bien régi. Les sacs passent de bras en bras et s’amoncèlent sur les pirogues. L’excitation du retour à la vie moderne, aux commodités, se fait sentir. Face à toute cette agitation, je me demande ce qui me manquera le plus. Vivre au rythme de la nature avec ses splendides levers et couchers de soleil, ses pluies soudaines, ses bruits étranges pour le non initié? En apprendre tout les jours d’avantage sur l’organisation rationnelle de notre monde? Contempler la nature, complexe, sublime? Les coléoptères de la taille de mon petit doigt ? L’eau propre et pure (!) du fleuve Mangoky? L’art culinaire malgache? Mes compagnons de «galère» et nos fous rires quotidiens?
Extirpée de mes rêveries par un «tout le monde à bord!», je lève les yeux au ciel, il est 7h du matin, le soleil nous nargue, la chaleur risque d’être torride.
Nous remontons le fleuve à contre courant des heures durant, profitant de quelques pauses sur les bancs de sables pour nous immerger, chercher un peu de fraicheur (l’eau du fleuve approche les 30°). Nos piroguiers ont du mérite, la tâche n’est pas aisée. Munis d’une longue perche, en équilibre sur ces coques de noix (je pèse mes mots), le mouvement de ces hommes est précis. Planter, pousser, ramener, la synchronisation est parfaite.

Piroguiers

Piroguiers

Après 9 heures de progression, la peau rougie et moite, nous arrivons à Beroroha. Le ventre vide, il faudra attendre l’arrivée des 4X4 pour le ravitaillement…qui eux attendent pour prendre le bac.
Le ciel s’assombrit, le départ est imminent, il est l’heure de dire adieu à tout ces sourires qui nous ont accompagné jusqu’alors: cuisiniers, porteurs et guides.
L’orage éclate, il est 17h, nous roulerons toute la nuit pour atteindre Ranohira.
Pas d’accalmie, la piste déjà accidentée se transforme en un parcours semé d’embuches. Les véhicules peinent à avancer, fort heureusement la piste est de sable et non de boue, mais cela ne nous empêchera pas de nous enliser. Les éclairs déchirent le ciel, nous permettant ainsi pendant quelques fractions de seconde d’y voir plus clair dans ce bourbier. Cet orage est fabuleux.
Trempés jusqu’aux os après un sauvetage collectif d’un des 4×4 sous les encouragements de David, ballotés, épuisés, nous finirons par arrivée chez notre cher Berny à 3H du matin.

Bourbier

Bourbier

Une courte nuit, un petit déjeuner, une bonne douche à l’eau claire, le séchage des vêtements victimes de la pluie d’hier soir, et nous voilà repartis pour une journée entière de route, sur goudron s’il vous plait !!!
Les accrocs retrouvent leur 3G, les coups de fils aux proches fusent, nous voilà de retour à la civilisation.
Sur la route, pour la pause déjeuner, c’est un peu la fête, nous retrouvons avec plaisir la diversité des mets qui nous sont proposés. Une renaissance pour nos papilles engourdies.

Vêtements de pluie

Vêtements de pluie

Ce n’est d’ailleurs pas la seule partie de notre corps qui l’est, ces longues heures de 4X4, nous brisent. 12 h de route aujourd’hui, nos chauffeurs sont fatigués, nous passerons la nuit à Ambositra.
Nous sommes jeudi, le départ se fait de nouveau aux aurores, las, nous savons tous que c’est le dernier effort à fournir avant l’arrivée à Tana.
Il est 11H, klaxons, pots d’échappement, embouteillages, le ciel est couvert, il fait même presque frais, je crois que nous sommes arrivés. Nous sommes accueillis un peu comme des « Rock Star » à l’hôtel Tana-Jacaranda, toute l’équipe a suivi nos péripéties sur internet. C’est un plaisir de retrouver notre hôte Noro et son sourire doux et chaleureux. On a presque l’impression de rentrer à la maison.
Alors que certains auront la chance de prendre un peu de repos, d’autres s’afférent déjà à la préparation d’une conférence de presse qui sera tenue le lendemain.
Aller hop! Au boulot!

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